Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome IV.djvu/84

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e bénie.

Si vous étiez malade en un lit d'agonie,

Et si, comme jadis pour Jean, comte de Retz,

Il vous fallait du sang à boire, j'ouvrirais

Mes veines pour vous voir, au gré de mon envie,

Pendant que je mourrais, renaître de ma vie!

O mon prince, mon roi, mon seigneur!

A part.

Mon enfant!

Entre Gucho. Gucho entend les dernières paroles du marquis.

Gucho


, à part, observant le marquis.

Comme il a l'air bon! Comme il a l'air triomphant!

Ah bah! je ne veux rien savoir de ce mystère.

Moi, je suis hors de l'homme. Et je pourrais sur terre

Empêcher tout le mal, produire tout le bien,

En remuant un doigt, que je n'en ferais rien.

Je rampe, je regarde, et je suis inutile. Telle est ma fonction.

Entre une compagnie de soldats de la garde africaine du roi de Castille, ayant à leur tête leur capitaine, le duc d'Alava.

Le Marquis


, à don Sanche.

 C'est sous ce péristyle

Que le roi tout à l'heure attendra monseigneur.

Il monte les marches du perron et ouvre à deux battants la porte qui donne dans l'intérieur du palais-cloître. Il fait signe à don Sanche de le suivre.

Prince, entrez.

Il aperçoit les soldats et les montre à don Sanche.

Cette garde est pour vous faire honneur.

Il continue de parler à don Sanche qui monte les marches du perron.

Dès que vous entendrez les clairons, votre altesse

Viendra, menant au roi madame la comtesse,

Et vous mettrez tous deux en terre le genou.

Il jette un regard hors de la galerie.

Ah! voici le roi.

Don Sanche entre sous la porte du perron, et après lui le marquis de Fuentel. La porte se referme sur eux.Entre le roi suivi de son chapelain.