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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome V.djvu/218

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THÉÂTRE EN LIBERTÉ.

DON CÉSAR, regardant ses loques.

Un costume, ça !

LE PASSANT.

Un costume, ça ! Dis.

DON CÉSAR, regardant ses loques.

Un costume, ça ! Dis. Ce pourpoint est posthume.
Jadis il exista, maintenant il est mort.

Montrant sa cape.

À travers ce manteau le vent hideux me mord.
Et je puis à travers mon feutre voir les astres.

LE PASSANT.

Et combien en veux-tu de piastres ? dis !

DON CÉSAR.

Et combien en veux-tu de piastres ? dis ! Des piastres
Par-dessus le marché !

Consentement ahuri et joyeux. — Le passant se met à déshabiller fiévreusement don César.
DON CÉSAR.

Neuf syllabes d’alexandrins manquent ici. Prenez garde !
Vous dévoilez, aux yeux du peuple épouvanté
Et malgré ma pudeur en pleurs, ma nudité.

Tous deux se déshabillent, puis se rhabillent. César est un seigneur et le passant un gueux.
DON CÉSAR, considérant le passant en guenilles.

Quatre syllabes manquantes. Quelle mine effroyable j’avais !

Le passant disparaît. Don César fait quelques pas, se carrant dans ses beaux habits. Survient une escouade d’alguazils, qui l’entoure.
LES ALGUAZILS.

Ah ! le voilà ! C’est lui ! — Repincé ! — Suis-nous, chien !