Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
204
THÉÂTRE EN LIBERTÉ.
DON CÉSAR, regardant ses loques.
Un costume, ça !
LE PASSANT.
Dis.
DON CÉSAR, regardant ses loques.
Jadis il exista, maintenant il est mort.
Montrant sa cape.
À travers ce manteau le vent hideux me mord.
Et je puis à travers mon feutre voir les astres.
LE PASSANT.
Et combien en veux-tu de piastres ? dis !
DON CÉSAR.
Par-dessus le marché !
Consentement ahuri et joyeux. — Le passant se met à déshabiller fiévreusement don César.
DON CÉSAR.
Vous dévoilez, aux yeux du peuple épouvanté
Et malgré ma pudeur en pleurs, ma nudité.
Tous deux se déshabillent, puis se rhabillent. César est un seigneur et le passant un gueux.
DON CÉSAR, considérant le passant en guenilles.
Quelle mine effroyable j’avais !
Le passant disparaît. Don César fait quelques pas, se carrant dans ses beaux habits. Survient une escouade d’alguazils, qui l’entoure.
LES ALGUAZILS.
Ah ! le voilà ! C’est lui ! — Repincé ! — Suis-nous, chien !