Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome VI.djvu/250

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228 MILLE FRANCS- DE RÉCOMPENSE. SCABEAU. Remerciez la loi, madame. La loi excepte de la saisie les papiers de famille. Aux recors Enlevez le piano. ÉTIENNETTE, bas à Cyprienne. Promets-moi que tu ne reverras plus ce jeune homme. CYPRIENNE. Ma mère ! Les recors se mettent en devoir d’enlever le piano. Étiennette se retourne. ÉTIENNETTE. Ah ! mon Dieu, le piano ! Ils saisissent le piano. Et mon père, quand il va se lever ! qu’est-ce qu’il dha. ? C’est toujours à son piano qu’il va tout de suite. A l’huissier. Laissez-nous le piano, monsieur l’huissier. SCABEAU. Je ne puis, madame. Un piano est une valeur. ÉTIENNETTE. Eh bien, laissez-nous-le le plus longtemps possible. Ne l’enlevez pas encore. SCABEAU. Soit, madame. Je puis ne pas commencer par le piano. Je le ferai prendre un peu plus tard. Il salue et sort avec les recors par la porte du fond. — Cyprienne va à l’alcôve, entr’ouvre les rideaux et arrange l’oreiller sous la tête du vieillard endormi. — Étiennette sur le devant de la scène s’approche de la crédence et dénoue le ruban de la liasse de papiers. Elle prend une des lettres qu’elle relit en silence. — Une larme tombe de ses yeux. — Cependant la trappe vitrée de la lucarne en tabatière se rouvre. La tête de Glapieu passe par l’ouverture.