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ACTE PREMIER, SCENE IV. 241

d’affaires, madame, donc son homme de confiance. Dans ses embarras de toutes sortes, il s’est adresse à moi et il a dû tout me dire. Un cabinet d’aHaires est un confessionnal.

ÉTIENNETTE.

Mais ce que mon père ignore, comment le savez-vous ? ROUSSELINE.

Ce qui vous concerne ?

ÉTIENNETTE, hcsiuntc.

Oui.

ROUSSELINE.

Je l’ai deviné.

Eticnnctte baisse les yeux. Rousseline continue. Il y a dans cette maison, avec toute la probité du monde, deux faux noms. Professeur Zucchimo, c’est un masque j veuve André, c’est un voile. Je reprends.

Regardant Etiennette qui semble absorbée dans une profonde rêverie. Vous semblez ne plus m’écouter, madame. GLAPIEL’, dont on voit la tête attentive passer entre les plis des jupes , du porte-manteau.

A part.

Ça ne fait rien. Je t’ccoute, moi. Va ton train. ÉTIENNETTE, humble.

Je ne perds aucune de vos paroles, monsieur Rousseline. ROUSSELINE, secouant une prise de tabac. S’appeler Zucchimo, s’annoncer comme maître de musique, cela n’avance à rien, si l’on ne sait pas la manière de s’en servir. Il n’y a d’expédient que l’expédient réussi. Il ne suffit pas de vouloir faire, il feut savoir faire. Donner des leçons, c’est une question de devanture de boutique. Il importe d’avoir des élèves qui paient. Si vous donnez des leçons dans un grenier, vous aurez les meurt-de-faim j si vous donnez des leçons dans un salon, vous aurez les gens du monde. La même leçon donnée par le même homme, s’il arrive à pied, vaut trente sous, s’il arrive en voiture, vaut un louis. Si vous voulez devenir riche, n’ayez pas l’air pauvre. Paraître mène à THÉÂTRE. — VI. 17

laruniii sirioiiix.