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II

LES PROCÈS DE L’ÉVÉNEMENT

Charles Hugo alla en prison. Son frère, François-Victor, alla en prison. Erdan alla en prison, Paul Meurice alla en prison. Restait Vacquerie. L’Événement fut supprimé. C’était la justice dans ce temps-là. L’Événement disparu reparut sous ce titre : l’Avénement du peuple. Victor Hugo adressa à Vacquerie la lettre qu’on va lire.

Cette lettre fut poursuivie et condamnée. Elle valut six mois de prison, à qui ? À celui qui l’avait écrite ? Non, à celui qui l’avait reçue. Vacquerie alla à la Conciergerie rejoindre Charles Hugo, François-Victor Hugo, Erdan et Paul Meurice.

Victor Hugo était inviolable.

Cette inviolabilité dura jusqu’en décembre.

En décembre, Victor Hugo eut l’exil.

À M. AUGUSTE VACQUERIE
RÉDACTEUR EN CHEF DE l’Avénement du peuple.
Mon cher ami,

L’Événement est mort, mort de mort violente, mort criblé d’amendes et de mois de prison au milieu du plus éclatant succès qu’aucun journal du soir ait jamais obtenu. Le journal est mort, mais le drapeau n’est pas à terre ; vous relevez le drapeau, je vous tends la main.

Vous reparaissez, vous, sur cette brèche où vos quatre compagnons de combat sont tombés l’un après l’autre ; vous y remontez tout de suite, sans reprendre haleine, intrépidement ; pour barrer le passage à la réaction du passé contre le présent, à la conspiration de la monarchie contre