Page:Hugo - Actes et paroles - volume 3.djvu/170

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Haute trahison, faux serment, parjure, subornation des fonctionnaires, séquestration des citoyens, spoliation, vol, meurtre, ce sont là des crimes prévus par tous les codes, chez tous les peuples ; punis en Angleterre de l’échafaud, punis en France, où la république a aboli la peine de mort, du bagne.

La cour d’assises attend M. Bonaparte.

Dès à présent, l’histoire lui dit : Accusé, levez-vous !

Le peuple français a pour bourreau et le gouvernement anglais a pour allié le crime-empereur.

Voilà ce que nous disons.

Voilà ce que nous disions hier, et la presse anglaise en masse le disait avec nous ; voilà ce que nous dirons demain, et la postérité unanime le dira avec nous.

Voilà ce que nous dirons toujours, nous qui n’avons qu’une âme, la vérité, et qu’une parole, la justice.

Et maintenant expulsez-nous !


Victor Hugo

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Jersey, 17 octobre 1855.


À la signature de Victor Hugo vinrent se joindre trente-cinq signatures de proscrits. Les voici :

Le colonel Sandor Téléki, E. Beauvais, Bonnet-Duverdier, Hennet de Kesler, Arsène Hayes, Albert Barbieux, Roomilhac, avocat ; A.-C. Wiesener, ancien officier autrichien ; le docteur Gornet, Charles Hugo, J.-B. Amiel (de l’Ariége), François-Victor Hugo, F. Taféry, Théophile Guérin, Francis Zychon, Benjamin Colin, Édouard Colet, Koziell, V. Vincent, A. Piasecki, Giuseppe Rancan, Lefebvre, Barbier, docteur-médecin ; H. Préveraud, condamné à mort du Deux-Décembre (Allier) ; le docteur Franck, proscrit allemand ; Papowski et Zeno Swietoslawski, proscrits polonais ; Édouard Biffi, proscrit italien ; Fombertaux père, Fombertaux fils, Chardenal, Bouillard, le docteur Deville.