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LES ENFANTS PAUVRES.

commettons tous, et qui s’appelle tantôt la loi, tantôt les mœurs, nous ne sommes sûrs que d’une innocence, l’innocence des enfants.

Eh bien, aimons-la, nourrissons-la, vêtissons-la, donnons-lui du pain et des souliers, guérissons-la, éclairons-la, vénérons-la.

Quant à moi, — êtes-vous curieux de savoir mon opinion politique ? — je vais vous la dire. Je suis du parti de l’innocence. Surtout du parti de l’innocence punie — pourquoi, mon Dieu ? — par la misère.

Quelles que soient les douleurs de cette vie, je ne m’en plaindrai pas, s’il m’est donné de réaliser les deux plus hautes ambitions qu’un homme puisse avoir sur la terre. Ces deux ambitions, les voici : être esclave, et être serviteur. Esclave de la conscience, et serviteur des pauvres.