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NOTES. — 1865.

Cette grande chose est digne de ce grand peuple. Je l’y convie.

La peine de mort vient d’être abolie dans plusieurs républiques de l’Amérique du Sud. Elle va l’être, si elle ne l’est déjà, en Italie, en Portugal, en Suisse, en Roumanie, en Grèce. La Belgique ne tardera point à suivre ces beaux exemples. Il serait admirable que l’Angleterre prît la même initiative, et prouvât, par la suppression de l’échafaud, que la nation de la liberté est aussi la nation de l’humanité.

Il va sans dire, monsieur, que je vous laisse maître de faire de cette lettre l’usage que vous voudrez.

Recevez l’assurance de mes sentiments très distingués.

Victor Hugo.

Après avoir cité ces deux lettres, le Courrier de l’Europe ajoute :

« Il y a vraiment quelque chose de touchant à voir les adversaires du bourreau se tourner tous vers le rocher de Guernesey, pour demander aide et assistance à celui dont la main puissante a déjà ébranlé l’échafaud et finira par le renverser. « Le beau, serviteur du vrai » est le plus grand des spectacles. Victor Hugo se faisant l’avocat de Dieu pour revendiquer ses droits immuables — usurpés par la justice humaine — sur la vie de l’homme, c’est naturel. Qui parlera au nom de la divinité ; si ce n’est le génie ! »