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DEPUIS L’EXIL. — PARIS.

Mme Laurent, Lucrèce Borgia (cinquième acte de Lucrèce Borgia), où Mme Ugalde a chanté Patria. — Booz endormi (Légende des siècles); le Revenant (Contemplations), les Paroles d’un conservateur à propos d’un perturbateur (Châtiments) ont complété cette séance, qui a produit, au bénéfice des victimes de la guerre, une recette de 6,000 francs.


M. Victor Hugo n’a assisté à aucune de ces représentations.


Indépendamment des représentations et des lectures dont on vient de voir le détail et le résultat, les Châtiments et toutes les œuvres de Victor Hugo furent pour les théâtres, pendant le siége de Paris, une sorte de propriété publique. Quiconque voulait organiser une lecture pour une caisse de secours quelconque n’avait qu’à parler, et l’auteur abandonnait immédiatement son droit. Les représentations et les lectures des Châtiments, de Napoléon le Petit, des Contemplations, de la Légende des siècles, etc., au bénéfice des canons ou des ambulances, durèrent sans interruption et tous les jours, sur tous les théâtres à la fois, jusqu’au moment où il ne fut plus possible d’éclairer et de chauffer les salles.

On n’a pu noter ces innombrables représentations. Parmi celles dont le souvenir est resté, on peut citer le concert Pasdeloup, où M. Taillade disait les Volontaires de l’an II (Châtiments); les Pauvres Gens (Légende des siècles) dits par M. Noël Parfait, au bénéfice de la ville de Châteaudun ; les deux soirées de lectures organisées par M. Bonvalet, maire du 5e  arrondissement, l’une pour les blessés, l’autre pour les orphelins et les veuves ; la soirée de Mlle Thurel, directrice d’une ambulance, pour les malades ; les représentations données par le club Drouot pour les orphelins et les veuves ; par le commandant Fourdinois pour les blessés ; par les carabiniers parisiens pour les blessés ; les soirées où Mlle Suzanne Lagier chantait, sur la musique de M. Darcier, Petit, petit (Châtiments) au profit des ambulances ; la représentation du Comité des artistes dramatiques pour un canon ; celle du 18e  arrondissement pour la bibliothèque populaire ; celle de M. Dumaine, à la Gaîté, pour les blessés ; celle de Mme Raucourt, au théâtre Beaumarchais, pour contribuer à l’équipement des compagnies de marche ; celle de la mairie de Montmartre, pour les pauvres ; celle de la mairie de Neuilly, pour les pauvres ; celle du 5e  arrondissement, pour son