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II

LES FUNÉRAILLES

31 mai

À l’Arc de Triomphe

Depuis l’heure où s’était répandue la nouvelle de la mort de Victor Hugo, et pendant toute la semaine où son corps était resté étendu sur le lit mortuaire, la douleur avait été immense, comme peut l’être la douleur d’un peuple.

Les funérailles eurent un tout autre caractère.

On ne sait qui, le premier, prononça le mot « apothéose », mais tout de suite ce mot fut dans toutes les bouches et dans toutes les pensées.

Après avoir pleuré son poëte, la France, dans ces deux journées suprêmes, ne pensa plus qu’à le glorifier. Ce fut comme une fête funéraire, qui prit aussitôt les proportions d’un colossal triomphe.


La mise en bière du corps de Victor Hugo avait eu lieu le samedi, à dix heures et demie du soir, en présence de la famille et d’un petit nombre d’amis.