Page:Hugo - L'Année terrible, 1872.djvu/314

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


                           XI

                           I

De tout ceci, du gouffre obscur, du fatal sort,
Des haines, des fureurs, des tombes, ce qui sort,
C’est de la clarté, peuple, et de la certitude.
Progrès ! Fraternité ! Foi ! que la solitude
L’affirme, et que la foule y consente à grands cris ;
Que le hameau joyeux le dise au grand Paris,
Et que le Louvre ému le dise à la chaumière !
La dernière heure est claire autant que la première
Fut sombre ; et l’on entend distinctement au fond
Du ciel noir la rumeur que les naissances font.
On distingue en cette ombre un bruissement d’ailes.

Et moi, dans ces feuillets farouches et fidèles,
Dans ces pages de deuil, de bataille et d’effroi,
Si la clameur d’angoisse éclata malgré moi,
Si l’ai laissé tomber le mot de la souffrance,
Une négation quelconque d’espérance,
J’efface ce sanglot obscur qui se perdit ;