Page:Hugo - L'Année terrible, 1872.djvu/61

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C’est afin de pouvoir t’égorger qu’on t’insulte,
La calomnie ayant pour but l’assassinat.
O ville, dont le peuple est grand comme un sénat,
Combats, tire l’épée, ô cité de lumière
Qui fondes l’atelier, qui défends la chaumière,
Va, laisse, ô fier chef-lieu des hommes tous égaux,
Hurler autour de toi l’affreux tas des bigots,
Noirs sauveurs de l’autel et du trône, hypocrites
Par qui dans tous les temps les clartés sont proscrites,
Qui gardent tous les dieux contre tous les esprits,
Et dont nous entendons dans l’histoire les cris,
À Rome, à Thèbe, à Delphe, à Memphis, à Mycènes,
Pareils aux aboiements lointains des chiens obscènes.