Page:Hugo - L'Art d'être grand-père, 1877.djvu/224

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A travers les grands bois et les marais dormants,
Un de ces monstrueux et noirs rugissements
Qui sont plus effrayants que tout ce qu’on vénère,
Et qui font qu’à demi réveillé, le tonnerre
Dit dans le ciel profond : Qui donc tonne là-bas ?

Tout fut fini. La fuite emporte les combats
Comme le vent la brume, et toute cette armée,
Dissoute, aux quatre coins de l’horizon semée,
S’évanouit devant l’horrible grondement.
Tous, chefs, soldats, ce fut l’affaire d’un moment,
Croyant être en des lieux surhumains où se forme
On ne sait quel courroux de la nature énorme,
Disparurent, tremblants, rampants, perdus, cachés.
Et le monstre cria : — Monts et forêts, sachez
Qu’un lion libre est plus que mille hommes esclaves.

*


Les bêtes ont le cri comme un volcan les laves ;
Et cette éruption qui monte au firmament