Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/161

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PRÉFACE DE VICTOR HUGO.

Les personnes qui voudront bien jeter un coup d’œil sur ce livre ne s’en feraient pas une idée précise, si elles y voyaient autre chose qu’un commencement. Ce livre est-il donc un fragment ? Non. Il existe à part. Il a, comme on le verra, son exposition, son milieu et sa fin. Mais, en même temps, il est, pour ainsi dire, la première page d’un autre livre. Un commencement peut-il être un tout ? Sans doute. Un péristyle est un édifice. L’arbre, commencement de la forêt, est un tout. Il appartient à la vie isolée, par la racine, et à la vie en commun, par la séve. À lui seul, il ne prouve que l’arbre, mais il annonce la forêt. Ce livre, s’il n’y avait pas quelque affectation dans des comparaisons de cette nature, aurait, lui aussi, ce double caractère. Il existe solitairement et forme un tout ; il existe solidairement et fait partie d’un ensemble.