Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/186

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L’instinct fécond faisait rêver l’instinct vivant ; Et, répandu partout, sur les eaux, dans le vent, L’amour épars flottait comme un parfum s’exhale ; La nature riait, naïve et colossale ; L’espace vagissait ainsi qu’un nouveau-né. L’aube était le regard du soleil étonné.


III

Or, ce jour-là, c’était le plus beau qu’eût encore Versé sur l’univers la radieuse aurore ; Le même séraphique et saint frémissement Unissait l’algue à l’onde et l’être à l’élément ; L’éther plus pur luisait dans les cieux plus sublimes ; Les souffles abondaient plus profonds sur les cimes ; Les feuillages avaient de plus doux mouvements ;