Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/392

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Ô les noirs chevaucheurs ! ô les marcheurs sans trêve ! Partout où reluisait l’acier de leur corset, Partout où l’un d’eux, calme et grave, apparaissait Posant sa lance au coin ténébreux de la salle, Partout où surgissait leur ombre colossale, On sentait la terreur des pays inconnus ; Celui-ci vient du Rhin ; celui-là du Cydnus ; Derrière eux cheminait la Mort, squelette chauve ; Il semblait qu’aux naseaux de leur cavale fauve On entendît la mer ou la forêt gronder ; Et c’est aux quatre vents qu’il fallait demander Si ce passant était roi d’Albe ou de Bretagne ; S’il sortait de la plaine ou bien de la montagne,