Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/436

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Je ferais deux morceaux de lui d’un coup d’épée, Comme le Duero coupe Léon en deux. »

Et, pendant qu’il parlait, à son bras hasardeux La grande Durandal brillait toute joyeuse. Roland s’adosse au tronc robuste d’une yeuse, Criant : « Défiez-vous de l’épée. Elle mord.

— Quand tu serais femelle ayant pour nom la Mort, J’irai ! J’égorgerai Nuño dans la campagne ! » Dit Pacheco, sautant sur son genêt d’Espagne.

Roland monte au rocher qui barre le chemin.

L’infant pique des deux, une dague à la main, Une autre entre les dents, prête à la repartie ; Qui donc l’empêcherait de franchir la sortie ? Ses poignets sont crispés d’avance du plaisir D’atteindre le fuyard et de le ressaisir, Et de sentir trembler sous l’ongle inexorable