Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/440

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Lourd colosse, fondit sur le bon chevalier, Avec le bruit d’un mur énorme qui s’écroule ; Près de lui, s’avançant comme une sombre foule, Les sept autres infants, avec leurs intendants, Marchent, et derrière eux viennent, grinçant des dents, Les cent coupe-jarrets à faces renégates, Coiffés de monteras et chaussés d’alpargates, Demi-cercle féroce, agile, étincelant ; Et tous font converger leurs piques sur Roland.

L’infant, monstre de cœur, est monstre de stature ; Le rocher de Roland lui vient à la ceinture ; Leurs fronts sont de niveau dans ces puissants combats, Le preux étant en haut et le géant en bas.

Rostabat prend pour fronde, ayant Roland pour cible, Un noir grappin qui semble une araignée horrible, Masse affreuse oscillant au bout d’un long anneau ; Il lance sur Roland cet arrache-créneau ; Roland l’esquive, et dit au géant : « Bête brute ! » Le grappin égratigne un rocher dans sa chute, Et le géant bondit, deux haches aux deux poings.

Le colosse et le preux, terribles, se sont joints.