Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/487

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Le polonais secourt Spotocus, duc des Russes, Comme un plus grand boucher en aide un plus petit ; Le roi prend, l’empereur pille, usurpe, investit ; L’empereur fait la guerre à l’ordre teutonique, Le roi sur le Jutland pose son pied cynique ; Mais, qu’ils brisent le faible ou qu’ils trompent le fort, Quoi qu’ils fassent, ils ont pour loi d’être d’accord ; Des geysers du pôle aux cités transalpines, Leurs ongles monstrueux, crispés sur des rapines, Égratignent le pâle et triste continent. Et tout leur réussit. Chacun d’eux, rayonnant, Mène à fin tous ses plans lâches ou téméraires, Et règne ; et, sous Satan paternel, ils sont frères ; Ils s’aiment ; l’un est fourbe et l’autre est déloyal ; Ils sont les deux bandits du grand chemin royal. Ô les noirs conquérants ! et quelle œuvre éphémère ! L’ambition, branlant ses têtes de chimère,