IX
BRUIT QUE FAIT LE PLANCHER
C’est là qu’Éviradnus entre ; Gasclin le suit.
Le mur d’enceinte étant presque partout détruit, Cette porte, ancien seuil des marquis patriarches, Qu’au-dessus de la cour exhaussent quelques marches, Domine l’horizon, et toute la forêt Autour de son perron comme un gouffre apparaît. L’épaisseur du vieux roc de Corbus est propice À cacher plus d’un sourd et sanglant précipice ; Tout le burg, et la salle elle-même, dit-on, Sont bâtis sur des puits faits par le duc Platon ; Le plancher sonne ; on sent au-dessous des abîmes.
« Page, dit ce chercheur d’aventures sublimes, Viens. Tu vois mieux que moi, qui n’ai plus de bons yeux, Car la lumière est femme et se refuse aux vieux ; Bah ! voit toujours assez qui regarde en arrière. On découvre d’ici la route et la clairière ; Garçon, vois-tu là-bas venir quelqu’un ? » Gasclin Se penche hors du seuil ; la lune est dans son plein,