Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/528

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La trappe est large assez pour qu’en un brusque éclair L’homme étonné qu’on pousse y tombe à la renverse ; On distingue les dents sinistres d’une herse, Et, plus bas, le regard flotte dans de la nuit ; Le sang sur les parois fait un rougeâtre enduit ; L’Épouvante est au fond de ce puits toute nue ; On sent qu’il pourrit là de l’histoire inconnue ; Et que ce vieux sépulcre, oublié maintenant, Cuve du meurtre, est plein de larves se traînant, D’ombres tâtant le mur et de spectres reptiles.

« Nos aïeux ont parfois fait des choses utiles, » Dit Joss. Et Zéno dit : « Je connais le château ; Ce que le mont Corbus cache sous son manteau, Nous le savons, l’orfraie et moi ; cette bâtisse Est vieille ; on y rendait autrefois la justice.

— Es-tu sûr que Mahaud ne se réveille point ?

— Son œil est clos ainsi que je ferme mon poing ; Elle dort d’une sorte âpre et surnaturelle, L’obscure volonté du philtre étant sur elle.

— Elle s’éveillera demain au point du jour ?

— Dans l’ombre.