Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/129

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Observez le saint jour, Peuple, ou redoutez l’ange
Qui plane sur l’impie et d’un souffle l’abat ;
Le plus pauvre a sa lampe, et, le jour du sabbat,
Peuple, il doit l’allumer, dût-il mendier l’huile ;
Nos pères, ce jour-là, purifiaient la ville ;
Ces hommes qui vivaient à l’ombre du palmier,
Etaient saints, et toujours nommaient Dieu le premier ;
Ce respect les faisait vivre six cents années ;
Le sabbat est le jour où les ombres damnées
Peuvent se retourner dans le lit de l’enfer ;
Sepher tua Phinée, Aod tua Sepher,
Ces meurtres ne sont rien près du dogme qu’on brise
Et du sabbat qu’on met sous ses pieds, et Moïse
Dans sa tombe, et Jacob, et Job, ont moins d’effroi
Du sang d’un homme, ô juifs, que du sang de la loi ;
Le fiel est plus amer que le coing n’est acide,
Or l’impiété, juifs, c’est le fiel ; l’homicide,
Pâle, et suivi d’enfants crachant sur ses talons,
Marche à travers la ville avec ses cheveux longs,
La main droite liée au cou par une chaîne ;
Mais l’impie a son spectre en croix dans la géhenne ;
L’homme pèse sur l’un, sur l’autre pèse Dieu.
Les jours saints, taisez-vous, ne faites pas de feu ;
Le salut dans le ciel est sur terre l’exemple ;
Dieu vient à la prière ; il entre dans le temple
Sitôt la porte ouverte et pourvu qu’on soit dix ;
Donc, pratiquez la loi. Tremblez d’être maudits.