Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/164

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Puis, comme la nuée en gouttes d’eau s’écroule,
De génération en génération,
Il s’amoindrit, pullule, et devient nation ;
Et Dieu fait le colosse avant la fourmilière.
Il reprit : — Ce tronc d’arbre a des traces de lierre.

— Non, c’est la pression du poignet du géant,
Dit l’esclave.

                         - Chien vil, dit le docteur songeant,
Je choisis ce poteau. Dans ton ombre mortelle
Fais-en vite une croix vaste et haute, mais telle
Qu’un homme cependant puisse encor la traîner.

Laissant derrière lui Psyphax se prosterner,
Le prêtre s’en alla, l’œil plein d’une âpre flamme.
Et le guèbre, tirant du tas la poutre infâme,
La regardait, la hache au poing, disant tout bas :

— Il paraît qu’on veut faire honneur à Barabbas.