Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/258

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Les foudres font en haut d’inutiles éclats ;
Ce qu’on doit faire avec ce qu’on doit croire, hélas !
Presque toujours conteste et rarement s’accorde.
L’abîme profond s’ouvre ; un dogme est une corde
Qui pend dans l’ombre énorme et se perd dans le puits.



Ainsi mourut Jésus ; et les peuples depuis,
Atterrés, ont senti que l’inconnu lui-même
Leur était apparu dans cet Homme Suprême,
Et que son évangile était pareil au ciel.
Le Golgotha, funeste et pestilentiel,
Leur semble la tumeur difforme de l’abîme ;
Fauve, il se dresse au fond mystérieux du crime ;
Et le plus blême éclair du gouffre est sur ce lieu
Où la religion, sinistre, tua Dieu.