Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/300

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Je l’implore, et je crie : A mon secours, bourreaux ;
La roue aux mille dents, les chevalets, les crocs,
L’attention du juge affreux, lent et barbare,
Les pinces, les crampons rougis, les coups de barre,
L’huile ardente rongeant la cuve de granit,
Le fer, le feu, c’est bon, c’est doux, cela finit.


XII

Ayez de la pitié, gouffres, prison, géhenne,
Sépulcre, chaos, nuit, désolation, haine,
Ayez de la pitié, si le ciel n’en a pas ;
Sur Satan, de si haut précipité si bas,
O voûtes de l’enfer, laissez tomber des larmes ;
Non, c’est Dieu, c’est le ciel, c’est l’azur plein de charmes,
L’aurore se livrant toute nue à mes yeux,
C’est le baiser du jour, c’est l’amour que je veux ;
Rien ; le deuil. Rien ! l’hiver. Rien ; l’âpre solitude.
Le vil chaos, toujours dans la même attitude ;
Les blocs mystérieux de l’expiation ;
Je ne puis même, hélas, voir une vision,
Un reflet, comme on voit du jour aux trous d’un crible.
J’écoute du néant le monologue horrible,
L’immensité pour moi ne contient qu’un affront.
Jamais Dieu ; — Tout est noir. — Quand ma main sur mon