Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/319

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la nuit.

On entendait suinter le néant goutte à goutte.

Soudain Isis leva son regard vers la voûte,
Et, comme la fumée aux cimes de l’Etna,
Dans toute sa longueur son linceul frissonna ;
Elle se dressa haute, épouvantable et pâle,
Et jeta, secouant son voile, avec le râle
Du tigre apercevant le lion importun,
Ce cri, prodigieux dans ce gouffre : Quelqu’un !

Un ange éblouissant les ailes déployées,
Entrait.

                Les profondeurs avec Satan broyées,
Tous ces monts que la fable appelle Othryx, Ossa,
Phlégon, et que le jet de soufre éclaboussa,
Monts frappés comme lui quand Dieu brisa son aile,
Et roulés dans sa chute avec lui pêle-mêle,
Les blocs cicatrisés et morts, les rocs maudits
Que Michel, soleil foudre, extermina jadis,
Crurent revoir l’éclair du grand coup de tonnerre.

Tout l’enfer tressaillit.

                                 L’ange, extra