Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/57

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CEUX QUI PARLAIENT DANS LE BOIS ===

 
I

Pendant qu’on l’adorait, l’eunuque son ministre
Chantait d’une voix douce au fond du bois sinistre :

Mourez, vivants ! Croulez, murs ! Séchez-vous, sillons !
Tombez, mouches du soir, peuples, vains tourbillons !
Blanchissez, ossements ! Pleurs, coulez ! Incendies
Etendez sur les monts vos pourpres agrandies !
Cités, brûlez au vent ! Cadavres, pourrissez !
Jamais l’eunuque noir ne dira : C’est assez !
Car ce banni rugit sur l’éden plein de flamme ;
Car ce veuf de l’amour est en deuil de son âm