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LA LÉGENDE DES SIÈCLES.

Bah ! voit toujours assez qui regarde en arrière.
On découvre d’ici la route et la clairière ;
Garçon, vois-tu là-bas venir quelqu’un ? » Gasclin
Se penche hors du seuil ; la lune est dans son plein,
D’une blanche lueur la clairière est baignée.
« Une femme à cheval. Elle est accompagnée.
— De qui ? » Gasclin répond : « Seigneur, j’entends les voix
De deux hommes parlant et riant, et je vois
Trois ombres de chevaux qui passent sur la route.
— Bien, dit Éviradnus. Ce sont eux. Page, écoute :
Tu vas partir d’ici. Prends un autre chemin.
Va-t’en, sans être vu. Tu reviendras demain
Avec nos deux chevaux, frais, en bon équipage,
Au point du jour. C’est dit. Laisse-moi seul. » Le page
Regardant son bon maître avec des yeux de fils,
Dit : « Si je demeurais ? Ils sont deux. — Je suffis.
Va. »


X

Éviradnus immobile



Va. » Le héros est seul sous ces grands murs sévères.
Il s’approche un moment de la table où les verres