Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 1.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
212
LA LÉGENDE DES SIÈCLES.

Est le bras d’un vivant ; il ne me convient pas
De faire une autre peur que celle où j’ai coutume.
Je suis Éviradnus. »


XVII

La massue



Je suis Éviradnus. » Comme sort de la brume
Un sévère sapin, vieilli dans l’Appenzell,
À l’heure où le matin au souffle universel
Passe, des bois profonds balayant la lisière,
Le preux ouvre son casque, et hors de la visière
Sa longue barbe blanche et tranquille apparaît.

Sigismond s’est dressé comme un dogue en arrêt ;
Ladislas bondit, hurle, ébauche une huée,
Grince des dents et rit, et, comme la nuée
Résume en un éclair le gouffre pluvieux,
Toute sa rage éclate en ce cri : C’est un vieux !