Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 1.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
45
LE CHRIST ET LE TOMBEAU.

Puis reprit en pleurant : « Mais il a rendu l’âme.
Tu viens trop tard. » Jésus lui dit : « Qu’en sais-tu, femme ?
Le moissonneur est seul maître de la moisson. »

Marie était restée assise à la maison.

Marthe lui cria : « Viens, le maître te réclame. »
Elle vint. Jésus dit : « Pourquoi pleures-tu, femme ? »
Et Marie à genoux lui dit : « Toi seul es fort.
Si nous t’avions eu, maître, il ne serait pas mort. »
Jésus reprit : « Je suis la lumière et la vie.
Heureux celui qui voit ma trace et l’a suivie !
Qui croit en moi vivra, fût-il mort et gisant. »
Et Thomas, appelé Didyme, était présent.

Et le seigneur, dont Jean et Pierre suivaient l’ombre,
Dit aux Juifs accourus pour le voir en grand nombre :
« Où donc l’avez-vous mis ? » Ils répondirent : « Vois. »
Lui montrant de la main, dans un champ, près d’un bois,
À côté d’un torrent qui dans les pierres coule,
Un sépulcre.

Un sépulcre.Et Jésus pleura.

Un sépulcre.Et Jésus pleura. Sur quoi, la foule