Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/19

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Peut-on la détrôner ? En même temps, peut-on
Conserver, à la sœur de l’empereur, Menton ?
Sans doute. Les pays ont des mœurs différentes.
Pourvu que de l’Église on maintienne les rentes,
On le peut. Les vieux temps, qui n’ont plus d’avocats,
Agissaient autrement ; mais je fais peu de cas
De ces temps-là ; c’étaient des temps de république.
L’empereur, c’est la règle ; et, bref, la loi salique,
Très-mauvaise à Menton, est très-bonne à Final.

— Évêque, dit le roi, tu seras cardinal. »

Pendant que le conseil se tenait de la sorte,
Et qu’ils parlaient ainsi dans cette ville morte,
Et que le maître avait sous ses pieds ces prélats,
Ces femmes, ces barons en habits de galas,
Et l’Italie au loin comme une solitude,
Quelques seigneurs, ainsi qu’ils en ont l’habitude,
Regardant derrière eux d’un regard inquiet,
Virent que le Satan de pierre souriait.