Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/242

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Le droit divin des rois, les faux dieux juifs ou guèbres,
Le mensonge, le dol, les brumes, les ténèbres,
Tombèrent dans la poudre avec l’antique sort,
Comme le vêtement du bagne dont on sort.

Et c’est ainsi que l’ère annoncée est venue,
Cette ère qu’à travers les temps, épaisse nue,
Thalès apercevait au loin devant ses yeux ;
Et Platon, lorsque, ému, des sphères dans les cieux
Il écoutait les chants et contemplait les danses.

Les êtres inconnus et bons, les providences
Présentes dans l’azur où l’œil ne les voit pas,
Les anges qui de l’homme observent tous les pas,
Leur tâche sainte étant de diriger les âmes,
Et d’attiser, avec toutes les belles flammes,
La conscience au fond des cerveaux ténébreux,
Ces amis des vivants, toujours penchés sur eux,
Ont cessé de frémir, et d’être, en la tourmente
Et dans les sombres nuits, la voix qui se lamente.
Voici qu’on voit bleuir l’idéal Sion.
Ils n’ont plus l’œil fixé sur l’apparition