Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/89

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Nulle voix ne peut rendre et nulle langue écrire
Le bruit divin que fit la tempête du rire.
Hercule dit : « Voilà le drôle en question.
— Faune, dit Jupiter, le grand amphictyon,
Tu mériterais bien qu’on te changeât en marbre,
En flot, ou qu’on te mît au cachot dans un arbre ;
Pourtant je te fais grâce, ayant ri. Je te rends
À ton antre, à ton lac, à tes bois murmurants ;
Mais, pour continuer le rire qui te sauve,
Gueux, tu vas nous chanter ton chant de bête fauve.
L’Olympe écoute. Allons, chante.

Le chèvre-pieds
Dit : « Mes pauvres pipeaux sont tout estropiés ;
Hercule ne prend pas bien garde lorsqu’il entre ;
Il a marché dessus en traversant mon antre.
Or, chanter sans pipeaux, c’est fort contrariant. »

Mercure lui prêta sa flûte en souriant.

L’humble ægipan, figure à l’ombre habituée,
Alla s’asseoir rêveur derrière une nuée