Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 1.djvu/71

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Et les blêmes vivants passent, larves, pygmées ;
Ils regardent l’Olympe à travers les fumées,
Et se taisent, sachant que le sort est sur eux,
D’autant plus éblouis qu’ils sont plus ténébreux ;
Leur seule volonté c’est de ne pas comprendre ;
Ils acceptent tout, vie et tombeau, flamme et cendre,
Tout ce que font les rois, tout ce que les dieux font,
Tant le frémissement des âmes est profond !


II

SOUS L’OLYMPE


 
Cependant un des fils de la terre farouche,
Un titan, l’ombre au front et l’écume à la bouche,
Phtos le géant, l’aîné des colosses vaincus,
Tandis qu’en haut les dieux, enivrés par Bacchus,
Mêlent leur joie autour de la royale table,
Rêve sous l’épaisseur du mont épouvantable.