Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/144

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On peut me retirer mon sceptre d'or qui brille, Et mon trône, et l'archer qui veille sur ma tour, Mais on n'ôtera pas, ô douce jeune fille, De mon âme l'amour ;

On n'en ôtera pas l'amour, ô vierge blonde Qui comme une lueur te mires dans les eaux, Pas plus qu'on n'ôtera de la forêt profonde La chanson des oiseaux.

III ARCHILOQUE


Le pilote connaît la figure secrète
Du fond de la mer sombre entre Zante et la Crète,
Le sage médecin connaît le mal qu'on a,
Le luthier, par la muse instruit, sait qu'Athana
A fait la flûte droite et Pan la flûte oblique ;
Moi, je ne sais qu'aimer. Tout ce qu'un mage explique
En regardant un astre à travers des cyprès,
Dans les bois d'Éleusis la nuit, n'est rien auprès
De ce que je devine en regardant Stellyre.