Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/150

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Viens, la forêt s'ajoute à l'âme, et Cythérée
Devient fauve et terrible en cette horreur sacrée ;
Viens, nous nous confierons aux bois insidieux,
Et nous nous aimerons à la façon des dieux ;
Il faut que l'empyrée aux voluptés se mêle,
Et l'aigle, la colombe étant sa sœur jumelle,
S'envole volontiers du côté des amants.
Les cœurs sont le miroir obscur des firmaments ;
Toutes nos passions reflètent les étoiles.
Par le déchirement magnifique des voiles
La nature constate et prouve l'unité ;
Le rayon c'est l'amour, l'astre c'est la beauté.
Hyménée ! Hyménée ! allons sous les grands chênes.
Ô belle, je te tiens, parce que tu m'enchaînes,
Et tu m'as tellement dans tes nœuds enchantés
Lié, saisi, que j'ai toutes les libertés ;
Je les prends ; tu ne peux t'en plaindre, en étant cause.
Si le zéphyr te fâche, alors ne sois plus rose.