Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/212

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Nous sommes la justice auguste, immaculée ! Disent-ils, s'étalant dans leur chambre étoilée Qu'entourent les spectres camards ; Et, pendant que la foule approuve et les admire, Un long sanglot mêlé d'un long éclat de rire Va des Montfaucons aux Clamarts !

Ces hommes insensés se vautrent dans la joie ; Ils ont des lits de pourpre et des manteaux de soie ; Ils vivent, d'ombre et d'or chargés ; Cette vie est pour eux un palais plein de fêtes ; Ils laissent derrière eux les choses qu'ils ont faites. C'est bien, buvez ; c'est bien, mangez ;

Pendant qu'en haut la table éblouit les convives, Et que les bouches sont comme des sources vives, Que la chair fume avec l'encens, Pendant que les archers gardent les avenues, Que l'amour rit au spectre, et que les toutes nues Chantent auprès des tout-puissants ;