Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/222

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Derrière nous décroît le mal, noire masure. Bientôt nous toucherons au port, le flot s'azure. L'homme qu'en vain le deuil poursuit, Ne verra plus tomber dans l'ombre sur sa tête L'effroi, l'hiver, l'horreur, l'ouragan, la tempête, Ces vomissements de la nuit.

Nous chasserons la guerre et le meurtre à coups d'aile, Et cette frémissante et candide hirondelle Qui vole vers l'éternité, L'espérance, adoptant notre maison amie, Viendra faire son nid dans la gueule endormie Du vieux monstre Fatalité.

Les peuples trouveront de nouveaux équilibres ; Oui, l'aube naît, demain les âmes seront libres ; Le jour est fait par le volcan ; L'homme illuminera l'ombre qui l'environne ; Et l'on verra, changeant l'esclavage en couronne, Des fleurons sortir du carcan.