Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/239

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Et la figure croît de moment en moment,
Et devient, ô terreur, un éblouissement !
C'est elle, c'est l'étoile inouïe et profonde,
La Vérité ! c'est elle, âme errante du monde,
Avec son évidence où nul rayon ne ment,
Et son mystère aussi d'où sort un flamboiement ;
Elle, de tous les yeux le seul que rien n'endorme,
Elle, la regardée et la voyante énorme,
C'est elle ! Ô Vérité, c'est toi ! Divinement,
Elle surgit ; ainsi qu'un vaste apaisement
Son radieux lever s'épand dans l'ombre immense ;
Menace pour les uns, pour les autres clémence,
Elle approche ; elle éclaire, à Thèbes, dans Ombos,
Dans Rome, dans Paris, dans Londres, des tombeaux,
Une ciguë en Grèce, une croix en Judée,
Et dit : Terre, c'est moi. Qui donc m'a demandée ?