Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/340

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Hélas ! la nuit descend sur l'astre qui se lève.

Paul n'avait que trois ans.

                                                      — Vilain petit satan !
Méchant enfant ! Le voir m'exaspère ! Va-t-en !
Va-t-en ! Je te battrais ! Il est insupportable.
Je suis trop bonne encor de le souffrir à table.
Il m'a taché ma robe, il a bu tout le lait.
À la cave ! Au pain sec ! Et puis il est si laid ! —
À qui donc parle-t-on ? À Paul. — Pauvre doux être !
Hélas ! après avoir vu l'aïeul disparaître,
Paul vit dans la maison entrer un inconnu,
C'était son père ; puis une femme au sein nu,
Allaitant un enfant ; l'enfant était son frère.

La femme l'abhorra sur-le-champ. Une mère
C'est le sphinx ; c'est le cœur inexplorable et doux,
Blanc du côté sacré, noir du côté jaloux,
Tendre pour son enfant, dur pour celui d'une autre.