Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/379

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Sera continuée au delà du tombeau. C'est le progrès. Jamais l'homme ne se repose, Et l'on cherche une idole, et l'on trouve autre chose. Cherchez l'Âme ; elle échappe ; allez, allez toujours !

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Teutatès, Mahomet, Jésus, les antres sourds, Les forêts, le druide et le mage, et ces folles Augustes, qu'Apollon emplissait de paroles, Et les temples du sang des génisses fumants, N'arrivent qu'à des cris et qu'à des bégaiements. L'à peu près, c'est la fin de toute idolâtrie. La vérité ne sort que difforme et meurtrie De l'effort d'engendrer, et quel que soit l'œil fier Du fœtus d'aujourd'hui sur l'embryon d'hier, Quelque mépris qu'Orphée inspire à Chrysostome, Quel que soit le dédain du koran pour le psaume, Et quoi que Jéhova tente après Jupiter, Quoi que fasse Jean Huss accouchant de Luther, Quoi qu'affirme l'autel, quoi que chante le prêtre,