Page:Hugo - Le Roi s amuse.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

long du bord, pour garder ses marchaudises, vit I n quelque chose d’eil`1·a.yant. C’était un peu au—dessous de l’église·Santo-Hieronimo. Il pouvait étre cinq heures aprés minuit.‘Le batelier vit venir dans l’obscurité, par le chemin qui est a gauche de l'église, deux hommes qui allaient a pied, de ga, de la, comfne inquiets; aprés quoi il en parut deux autres; et enfin trois ; en tout sept. Un seul était à cheval. Il faisait nuit assez noire. Dans toutes les maisons qui regardent le Tibre, il n’y avait plus qu’une seule fenêtre éclairée. Les sept hommes s’approchérent du bord de l’eau. Celui qui était monté tourna la croupe de son cheval du côté du Tibre, et alors le batelier vit distinctement sur cette croupe des jambes qui pendaient d’un côté, une téte et [des bras de l’autre, — le cadavre d’un homme. Pendant que leurs camarades guettaient les angles des rues, deux de ceux qui étaient à pied prirent le corps mort, le balancèrent deux ou trois fois avec force, et le lancèrent au milieu du Tibre. Au moment ou le cadavre frappa l’eau, celui qui était à cheval fit une question à laquelle les deux autres répondirent : Oui, monseigneur. Alors le cavalier se retourna vers le Tibre, et vit quelque chose de noir qui flottait sur l’eau. Il demanda ce que c’était. On lui répondit: Monsei—