d'affranchissement. -C’est une melon naturelle me cette brusque reprise de toutes nos libertes au pasqde course, qu’on·a appelee la revolution de 1850. Mais cette reaction durera peu. Nos ministres seront étonnes -un jour -de la memoire implacable l avec laiquelle les hommes memes qui composent in cette heure leur i majorite leur rappelleront tous ies griefs qu'on a l'air d’0ublier si vite aujourd’hui. D’aiIIeurs ,,que ce jour viennetard ou bientot, cela ne mlimporte guere. Dans eette circonstance, je ne cherche t pas plus. Tapplaudisse »· ent que je ne crains Pinvective ;je n'ai suivi que le couseil austere demon droitet de mon devoir. - .· i
3 Je dois ledire ici , j’ai de fortes raisonsde croire que le t · _g0uvernement‘ profitera dev cet engourdissement passager de “ l'esprit public pour retablir formellement Iacensuregct que mon » affaire n'est autre chose qu’un prelude, qu’une.preparation , qu’uu acheminement in une mise hors la loigénerale de routes les libertes . du theatre. En ne faisant pas de loi repressive ,.en laissant expres ‘ deborder depuis deux ans la licence sur lascene ,_le gouvernement T s’imagine avoir me dans l'opinion des hommes hounétes; que cette licence peut révolter , un prejuge favorable a la censure dramatique. Mon avis est qu’il se trompe , et que jamais la censure ne··sera en "France autre chose qu’une illegalite impopulaire. Quant à moi, que la censure des theatres soit rétablie par une ordonnance qui serait illégale, ou par uneiloi qui serait. inconstitutionnelle, je-déclarequeje ne m’y soumettrai jamais que comme on se soumet in un pouvoir de fait, en protestant, et cette protestation, Messieurs, je la fais ici solennellement, et pour le present et pour l’avenir.
» Et observez d'ailleurs comme , dans cette serie d'actes arbitraires qui se succedent depuis quelque temps -, le gouvernement manque ·de grandeur, de franchise et de courage. Get edifice, · beau, qnoique incomplet, qu’avait improvise la revolution de juillet, il le _mine lentement,4 souterrainement, sourdement; obliquement, tortueusement. ll nous prend-mujours en traitre ,- par derriere, au moment ou l’on ne s’yV attend pas. ll n'ose_pas censurer ma piece avant la representation, il l’arréte le lendemain.
