Page:Hugo - Les Châtiments (Hetzel, 1880).djvu/414

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Depuis les hommes vils jusqu’aux hommes sinistres,
Tout ce tas monstrueux de gredins et de cuistres
Qui grincent, l’œil ardent, le mufle ensanglanté,
Autour de la raison et de la vérité,
Tous, du maître au goujat, du bandit au maroufle,
Pâles, rien qu’à sentir au loin passer ton souffle,
Feront silence, ô peuple ! et tous disparaîtront
Subitement, l’éclair ne sera pas plus prompt,
Cachés, évanouis, perdus dans la nuit sombre,
Avant même qu’on ait entendu, dans cette ombre
Où les justes tremblants aux méchants sont mêlés,
Ta grande voix monter vers les cieux étoilés !


Jersey, juin 1853.