Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/228

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Semant de feux, de souffles, d’ondes,
Les tourbillons d’obscurité,
Emplissant d’étincelles mondes
L’épouvantable immensité,

Remuant, dans l’ombre et les brumes,
De sombres forces dans les cieux
Qui font comme des bruits d’enclumes
Sous des marteaux mystérieux,

Doux pour le nid du rouge-gorge,
Terrible aux satans qu’il détruit ;
Et, comme aux lueurs d’une forge,
Un mur s’éclaire dans la nuit,

On distingue en l’ombre où nous sommes,
On reconnaît dans ce bas lieu,
À sa clarté parmi les hommes,
L’âme qui réverbère Dieu.

Et ce pâtre devient auguste ;
Jusqu’à l’auréole monté,
Étant le sage, il est le juste.
Ô ma fille, cette clarté,

Sœur du grand flambeau des génies,
Faite de tous les rayons purs
Et de toutes les harmonies
Qui flottent dans tous les azurs,

Plus belle dans une chaumière,
Éclairant hier par demain,
Cette éblouissante lumière,
Cette blancheur du cœur humain