Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/312

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Et celui qui taillait le marbre était de verre ;
Et voilà que le vent a soufflé, Dieu sévère,
Sur la vierge au front pur, sur le maître au bras fort,
Et que la fille est morte, et que le père est mort !

Claire, tu dors. Ta mère, assise sur ta fosse,
Dit : — Le parfum des fleurs est faux, l’aurore est fausse,
L’oiseau qui chante au bois ment, et le cygne ment,
L’étoile n’est pas vraie au fond du firmament,
Le ciel n’est pas le ciel et là-haut rien ne brille,
Puisque lorsque je crie à ma fille : Ma fille,
Je suis là. Lève-toi ! quelqu’un le lui défend ; —
Et que je ne puis pas réveiller mon enfant ! —


Juin 1854.