Page:Hugo - Les Contemplations, Nelson, 1856.djvu/317

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Faites tressaillir l’air, le flot, l’aile, la bouche,
Ô palpitations du grand amour farouche !
Qu’on sente le baiser de l’être illimité !
Et, paix, vertu, bonheur, espérance, bonté,
Ô fruits divins, tombez des branches éternelles ! —

Ainsi vous parliez, voix, grandes voix solennelles ;
Et Virgile écoutait comme j’écoute, et l’eau
Voyait passer le cygne auguste, et le bouleau
Le vent, et le rocher l’écume, et le ciel sombre
L’homme… Ô nature ! abîme ! immensité de l’ombre !


Marine-Terrace, juillet 1855.