Page:Hugo - Les Misérables Tome II (1890).djvu/454

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— Eh bien ?

— Tout est arrangé, et rien ne l’est, dit Fauchelevent. J’ai permission de vous faire entrer ; mais avant de vous faire entrer, il faut vous faire sortir. C’est là qu’est l’embarras de charrettes. Pour la petite, c’est aisé.

— Vous l’emporterez ?

— Et elle se taira ?

— J’en réponds.

— Mais vous, père Madeleine ?

Et, après un silence où il y avait de l’anxiété, Fauchelevent s’écria :

— Mais sortez donc par où vous êtes entré !

Jean Valjean, comme la première fois, se borna à répondre : — Impossible.

Fauchelevent, se parlant plus à lui-même qu’à Jean Valjean, grommela :

— Il y a une autre chose qui me tourmente. J’ai dit que j’y mettrais de la terre. C’est que je pense que de la terre là-dedans, au lieu d’un corps, ça ne sera pas ressemblant, ça n’ira pas, ça se déplacera, ça remuera. Les hommes le sentiront. Vous comprenez, père Madeleine, le gouvernement s’en apercevra.

Jean Valjean le considéra entre les deux yeux, et crut qu’il délirait.

Fauchelevent reprit :

— Comment di — antre allez-vous sortir ? C’est qu’il faut que tout cela soit fait demain ! C’est demain que je vous amène. La prieure vous attend.

Alors il expliqua à Jean Valjean que c’était une récom-