Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/124

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de la France, de l’Angleterre. Quant à l’Allemagne, matrice, comme l’Asie, de races, de peuplades et de nations, elle est représentée dans l’art par un homme sublime, égal, quoique dans une catégorie différente, à tous ceux que nous avons caractérisés plus haut. Cet homme est Beethoven. Beethoven, c’est l’âme allemande.

Quelle ombre que cette Allemagne ! C’est l’Inde de Occident. Tout y tient. Pas de formation plus colossale. Dans cette brume sacrée où se meut l’esprit allemand, Isidore de Séville met la théologie, Albert le Grand la scolastique, Hraban Maur la linguistique, Trithême l’astrologie, Ottnit la chevalerie, Reuchlin la vaste curiosité, Tutilo l’universalité, Stadianus la méthode, Luther l’examen, Albert Durer l’art, Leibnitz la science, Puffendorf le droit, Kant la philosophie, Fichte la métaphysique, Winckehnann l’archéologie, Herder l’esthétique, les Vossius, dont un, Gérard-Jean, était du Palatinat, l’érudition, Euler l’esprit d’intégration, Humboldt l’esprit de découverte, Niebuhr l’histoire, Gottfried de Strasbourg la fable, Hoffmann le rêve, Hegel le doute, Ancillon l’obéissance, Werner le fatalisme, Schiller l’enthousiasme, Gœthe l’indifférence, Arminius la liberté.

Kepler y met les astres.

Gérard Groot, le fondateur des Fratres communis