Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/207

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alors que la Terre fût plutôt en Asie qu’ailleurs. L’Asie est en effet une sorte de bloc presque sans caps et sans golfes, comparativement à l’Europe, et peu pénétrable à la mer. La Minerve d’Eschyle dit : « La grande Asie ». — « Le sol sacré de l’Asie », dit le chœur des océanides. Dans son épitaphe, gravée sur sa tombe à Gela et faite par lui-même, Eschyle atteste « le mède aux longs cheveux ». Il fait célébrer par le chœur « Susicanès et Pégastagon, nés en Égypte, et « le chef de Memphis, la ville sacrée ». Comme les Phéniciens, il donne à Minerve le nom d’Oncée. Dans l’Etna, il célèbre les Dioscures siciliens, les Paliques, ces dieux frères dont le culte, rattaché au culte local de Vulcain, était venu d’Asie par Sarepta et Tyr. Il les nomme « les Paliques vénérables. » Trois de ses trilogies sont intitulées les Perses, l’Ethiopide, les Égyptiens. Dans la géographie d’Eschyle, l’Egypte était Asie, ainsi que l’Arabie. Prométhée dit : « La fleur de l’Arabie », « les héros du Caucase ». Eschyle était, en géographie, un singulier spécialiste. Il avait une ville gorgonienne, Cysthène, qu’il mettait en Asie, ainsi qu’un fleuve Pluton, roulant de l’or, et défendu par des hommes à un seul œil, les arimaspes. Les pirates auxquels il fait allusion quelque part sont, selon toute apparence, les pirates angrias qui habitaient l’écueil Vizindruk.